Vive le vent d'hiver!

Ah que j’aime l’hiver !

Comme chaque année, il est arrivé de manière précoce dans notre chère capitale. Mais entendons-nous, ce n’est ni la grisaille perpétuelle, ni la tombée de la nuit en plein milieu de l’après-midi, ni le froid mordant que j’affectionne en tant que tels. Non, non, mes amis, si j’attends cette saison avec impatience, c’est qu’elle nous donne les meilleurs prétextes possibles pour remplir à nouveau nos assiettes des plats les plus roboratifs que nous puissions imaginer et ce sans une once de culpabilité !

Au diable les petites salades de crudités, vive le gras, le lourd, et tout ce qui tient au corps pendant au moins douze heures après l’ingestion (c’est en effet mes chers, le temps moyen qu’il faut à un estomac lambda pour venir à bout d’un aligot saucisse dégusté au bien nommé ‘Plomb du Cantal’, restaurant situé à deux pas de chez nous (ce qui tombe-bien car comme il pleut et qu’il fait froid, on aurait du mal à pousser nos pas bien au-delà ; mais ces deux petits pas dehors nous laissent juste assez de temps pour conforter notre solide appétit et confirmer que puisque l’hiver est là, toutes les hérésies diététiques nous seront pardonnées).

C’est bien connu, par ce temps triste il faut se réconforter comme on peut, et quoi de mieux pour cela qu’une assiette généreusement garnie de mets odorants et fumants ! En cette saison, la seule petite brioche dont nous ayons à nous préoccuper est celle qui vient délicatement escorter le saucisson pistaché dont notre charcutier nous vante les mérites à chaque marché et auquel nous avions vaillamment résisté jusqu’à aujourd’hui, conscients que tant que le thermomètre ne serait pas descendu en dessous des dix degrés, il n’était point raisonnable d’envisager sans culpabilité de telles agapes complètement contraires au sacro-saint plan nutrition-santé!

Alors réjouissons-nous en ce mois de novembre sinistrissime, le moment est enfin venu de remettre à l’honneur les plats boudés le reste de l’année. A nous blanquettes, bourguignons, fondues, raclettes, j’en passe et des meilleurs ! Alors à nos fourchettes, régalons-nous  et profitons-en, le mois de mai venu, il sera bien temps de nous soucier du moyen de rentrer dans notre maillot de bain…