Légèreté, Légèreté chérie!

Petite revue critique de l'ouvrage "Bien cuisiner léger" de Solveig Darrigo aux éditions Solar.

A première vue, il s'agit de l'un de ces ouvrages que l'on feuillette en librairie un lendemain d'agapes plantureuses, l'estomac encore lourd de la 3ème "petite" part de fondant prise dans l'après-midi, en se disant qu'un peu de légèreté ne nous ferait pas de mal, avant de repartir toutefois avec, sous le bras, son voisin de rayonnage, détenteur des secrets de douceurs plus que coupables...

Un livre "bonne conscience" que votre soeur vous offre quand vous lui parlez de perdre les quelques petits kilos qui vous empêchent encore de vous imaginer paradant fièrement sur la plage dans "LE" maillot ayant les faveurs des magazines féminins cette année.

Bref pas le genre de livre qui fait rêver et saliver nos papilles d'envie...

Pourtant à moins de courir un marathon tous les week-ends (je pense ici à celui qui s'accompagne de dossards numérotés et de grandes banderoles à l'arrivée, pas de celui effectivement couru de manière hebdomadaire par toute mère de famille...), aucun de nous ne peut manger quotidiennement et à tous les repas les mets les plus caloriques sans en ressentir rapidement les effets sur son tour de taille. 

Seule Nigella semble réussir la prouesse d'engloutir beignets, barres glacées, lasagnes, viandes en sauce, délices gorgés de chocolat, d'épisode en épisode sans exploser littéralement dans ses twin-sets colorés. Une analyse plus poussée de sa silhouette aux formes délicieusement féminines, nous amène néanmoins à la triste conclusion que, toute déesse de la télévision britannique qu'elle soit, les calories ont tout de même eu une légère prise sur elle au fil des saisons...

Nul ne peut donc y échapper. Un peu de légèreté s'impose à nous afin de mieux nous permettre ensuite de savourer sans culpabilité les petites bombes caloriques que nous affectionnons tant.

Triste conclusion pensez-vous?

Il faut bien l'avouer, quand on parle de cuisine légère, les gourmands font grise mine et s'imaginent immédiatement devant une assiette de blanc de volaille tristounet escorté de légumes verts vapeur sans goût ni vie.

La légèreté serait-elle à ce point antinomique de la gourmandise?

Pas nécessairement, mais force est de constater qu'elle requiert un peu plus d'imagination, de doigté et d'efforts que la cuisine dite "traditionnelle". Cela s'explique aisément par le fait que le gras et le sucre sont deux puissants vecteurs de goût, dont l'absence se fera cruellement sentir à la dégustation si elle n'est pas compensée astucieusement par l'ajout opportun d'une épice ou d'une herbe fraîche.

La cuisine légère est également une cuisine exigeante qui suppose l'usage de produits frais de grande qualité car le moindre à-peu-près qualitatif ne pourra nullement être camouflé avec une lichette de beurre ou une pointe de crème supplémentaire.

Les petits accommodements usuels avec le goût ne sont pas permis ici, d'où la nécessité accrue d'avoir recours à des recettes éprouvées et d'une fiabilité absolue. Un bon livre en la matière ne sera donc pas de trop!

Voilà pourquoi "Bien cuisiner" léger est au programme de nos réjouissances culinaires à venir.

Trois recettes de cet ouvrage seront ainsi prochainement à notre menu : 

- Merlan sauce moutarde

- Tarte aux carottes

- Omelette soufflée aux poires

Et je suis sûre que nous allons nous régaler en toute légèreté.